Attention, les informations que vous consultez actuellement ne sont pas celles de l'année universitaire en cours. Consulter l'année universitaire 2024-2025.
UE171 - Le socialisme : perspectives historiques et philosophiques
Lieu et planning
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 50
annuel / hebdomadaire, mercredi 12:30-14:30
du 18 octobre 2023 au 22 mai 2024
Nombre de séances : 24
Description
Dernière modification : 24 avril 2023 13:17
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire, Philosophie et épistémologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Classes sociales Démocratie Émotions Histoire Histoire des idées Histoire intellectuelle Intellectuels Philosophie Politique République Révolutions
- Aires culturelles
- Europe France
Intervenant·e·s
- Christophe Prochasson [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
- Frédéric Brahami directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
À la fin du XXe siècle, le socialisme dit « réel » s’est effondré, et avec lui les diverses théories socialistes qui avaient si largement imprégné le XIXe siècle et mobilisé de fortes politiques plus tard. Pour comprendre les raisons de cette quasi-disparition d’un mouvement qui porta longtemps la promesse moderne, il est impératif d’en ressaisir les formes historiques. Le séminaire propose ainsi une enquête sur les auteurs et les doctrines, dans le sillage d’une histoire intellectuelle (distincte de l’histoire des idées), mais aussi sur les « militants », « adhérents » et professionnels de la politique dans le cadre d’une histoire socio-culturelle des pratiques politiques, indispensables à l’historicisation des formes idéologiques. Tout en privilégiant le versant du « socialisme français », le séminaire inscrit ce dernier dans un horizon international, à l’image d’une pensée politique qui a vocation à dépasser les frontières. Faisant dialoguer l’histoire, les études politiques et la philosophie, ce séminaire pratique résolument l'interdisciplinarité. Il poursuivra la présentation de recherches en cours.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
Master
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
Renseignements
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
rendez-vous les mercredis.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
formations de premier cycle universitaire en sciences sociales.
Compte rendu
À la croisée de la philosophie et de l’histoire intellectuelle, le séminaire a poursuivi son travail d’identification théorique du socialisme. L’année s’est concentrée sur l’apport de deux des grands grandes figures de la doctrine socialiste, dont l’antinomie a nourri nombre de controverses à l’origine d’identités politiques ayant marqué l’histoire longue du socialisme. Coopérant d’abord à la même œuvre – l’émancipation de la classe ouvrière – Marx et Proudhon finirent comme deux adversaires.
Les deux philosophes ont été traités de façon différente et complémentaire. Les séances consacrées à Marx ont été principalement centrées sur sa réception. Celles ayant pour objet Proudhon ont proposé une interprétation philosophique de ses textes.
Pour ce qui concerne les premières, après avoir analysé les conditions par lesquelles une « figure théorique » peut s’imposer, on s’est interrogé sur la façon dont des médiateurs, intellectuels ou dirigeants politiques, se sont emparés de Marx. En refusant toute idée d’orthodoxie, les exposés se sont attardés sur différents cas attestant la multiplicité des marxismes. La question du « révisionnisme », née, après la mort de Marx (1883) et d’Engels (1895), à la fin du XIXe siècle autour des textes d’Eduard Bernstein a notamment occupé plusieurs séances. On s’est aussi penché sur la lecture de Marx par Georges Sorel.
Proudhon a fait quant à lui l’objet d’une lecture détaillée de ses positions philosophiques : méthode des antinomies, théorie de l’individualité, qui sont au fondement de ses positions complexes sur la propriété. On s’est ainsi donné les moyens de comprendre les motifs les plus profonds de son désaccord avec Marx.
Quatre interventions extérieures ont permis de mettre en évidence la vitalité des recherches en cours sur l’histoire intellectuelle du marxisme. Elisa Marcobelli (Université de Rouen) a présenté une vaste enquête sur les traductions mondiales du Capital. Emmanuel Jousse (Institut d’études politiques de Lyon) est venu donner les premiers résultats d’un travail en cours consacré à Karl Höchberg, théoricien et militant allemand méconnu, qui n’a cessé de ferrailler avec Marx et Engels. Höchberg fut pourtant un acteur important du socialisme international entre 1871 et 1889. Isabelle Lagrange, doctorante à l’École des Chartes, a présenté le populisme russe et ce qu’il allait devenir sous le bolchevisme et Jorge Myers (Universite Nacional de Quilmes à Buenos Aires) a proposé un exposé sur le républicanisme et le socialisme argentin.
Publications
Bibliographie de Christophe Prochasson
Œuvres de Jean Jaurès, t. 15 : Guerre à la guerre !, 1912-1914, Paris, Fayard, 2023, édition établie et présentée avec Marion Fontaine, 668 p.
« Art, culture et socialisme. La guerre culturelle n’aura pas lieu », Germinal, #8, mai 2024, p. 261-278 (avec Anne Lafont).
« O passado no presente : historiografia e politica » dans Angélica Müller et Francine Iegelski (ed.), Historia do tempo presente. Mutaçoes e reflexoes, Rio de Janeiro, Editora FGV, 2022, p. 213-232.
« L’antimilitarisme des Jeunesses socialistes » dans Philippe Artières et Franck Veyron (dir.), Ripostes. Archives de luttes et d’actions, 1970-1974, Paris, CNRS éditions, 2023, p. 156-159.
« Quelle science pour quel socialisme ? Pratiques et représentations de la science dans la socialisme européen », Communications, 113, 2023, p. 125-134.
« Un chahuteur discret : Jean-Jacques Becker historien de la Première Guerre mondiale », Cahiers Jaurès, 251, janvier-mars 2024, p. 23-32.
« En quête de moi : Pierre Nora, les Mémoires et la mémoire », Ecrire l’histoire. Histoire/Littérature/Esthétique, 24, 2024, p. 131-139.
« La Ve République entre deux pôles », Rapport d’activité du Conseil constitutionnel, 2023, p.18-20.
« Que nul n’entre ici s’il n’est historien. Les socialistes et l’histoire », Germinal, #7, novembre 2023, p. 121-130.
« La paix : à quel prix ? Retour sur le pacifisme des années 1930 », Telos, 20 mars 2024.
Bibliographie de Frédéric Brahami
Gabriel Tarde, L’opinion et la foule, édition établie et préfacée par Frédéric Brahami, Paris, Dunod, 2024.
« Socialisme et religion », Germinal n° 7, novembre 2023, p.262-273.
Dernière modification : 24 avril 2023 13:17
- Type d'UE
- Séminaires DE/MC
- Disciplines
- Histoire, Philosophie et épistémologie
- Page web
- -
- Langues
- français
- Mots-clés
- Classes sociales Démocratie Émotions Histoire Histoire des idées Histoire intellectuelle Intellectuels Philosophie Politique République Révolutions
- Aires culturelles
- Europe France
Intervenant·e·s
- Christophe Prochasson [référent·e] directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
- Frédéric Brahami directeur d'études, EHESS / Centre des savoirs sur le politique : recherches et analyses (CESPRA)
À la fin du XXe siècle, le socialisme dit « réel » s’est effondré, et avec lui les diverses théories socialistes qui avaient si largement imprégné le XIXe siècle et mobilisé de fortes politiques plus tard. Pour comprendre les raisons de cette quasi-disparition d’un mouvement qui porta longtemps la promesse moderne, il est impératif d’en ressaisir les formes historiques. Le séminaire propose ainsi une enquête sur les auteurs et les doctrines, dans le sillage d’une histoire intellectuelle (distincte de l’histoire des idées), mais aussi sur les « militants », « adhérents » et professionnels de la politique dans le cadre d’une histoire socio-culturelle des pratiques politiques, indispensables à l’historicisation des formes idéologiques. Tout en privilégiant le versant du « socialisme français », le séminaire inscrit ce dernier dans un horizon international, à l’image d’une pensée politique qui a vocation à dépasser les frontières. Faisant dialoguer l’histoire, les études politiques et la philosophie, ce séminaire pratique résolument l'interdisciplinarité. Il poursuivra la présentation de recherches en cours.
Le programme détaillé n'est pas disponible.
-
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire du monde/histoire des mondes
– M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture -
Séminaires de recherche
– Histoire-Histoire et sciences sociales
– M2/S3-S4
Suivi et validation – annuel hebdomadaire = 12 ECTS
MCC – fiche de lecture
- Contacts additionnels
- -
- Informations pratiques
- -
- Direction de travaux des étudiants
rendez-vous les mercredis.
- Réception des candidats
sur rendez-vous.
- Pré-requis
formations de premier cycle universitaire en sciences sociales.
-
Bâtiment EHESS-Condorcet
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers
Salle 50
annuel / hebdomadaire, mercredi 12:30-14:30
du 18 octobre 2023 au 22 mai 2024
Nombre de séances : 24
À la croisée de la philosophie et de l’histoire intellectuelle, le séminaire a poursuivi son travail d’identification théorique du socialisme. L’année s’est concentrée sur l’apport de deux des grands grandes figures de la doctrine socialiste, dont l’antinomie a nourri nombre de controverses à l’origine d’identités politiques ayant marqué l’histoire longue du socialisme. Coopérant d’abord à la même œuvre – l’émancipation de la classe ouvrière – Marx et Proudhon finirent comme deux adversaires.
Les deux philosophes ont été traités de façon différente et complémentaire. Les séances consacrées à Marx ont été principalement centrées sur sa réception. Celles ayant pour objet Proudhon ont proposé une interprétation philosophique de ses textes.
Pour ce qui concerne les premières, après avoir analysé les conditions par lesquelles une « figure théorique » peut s’imposer, on s’est interrogé sur la façon dont des médiateurs, intellectuels ou dirigeants politiques, se sont emparés de Marx. En refusant toute idée d’orthodoxie, les exposés se sont attardés sur différents cas attestant la multiplicité des marxismes. La question du « révisionnisme », née, après la mort de Marx (1883) et d’Engels (1895), à la fin du XIXe siècle autour des textes d’Eduard Bernstein a notamment occupé plusieurs séances. On s’est aussi penché sur la lecture de Marx par Georges Sorel.
Proudhon a fait quant à lui l’objet d’une lecture détaillée de ses positions philosophiques : méthode des antinomies, théorie de l’individualité, qui sont au fondement de ses positions complexes sur la propriété. On s’est ainsi donné les moyens de comprendre les motifs les plus profonds de son désaccord avec Marx.
Quatre interventions extérieures ont permis de mettre en évidence la vitalité des recherches en cours sur l’histoire intellectuelle du marxisme. Elisa Marcobelli (Université de Rouen) a présenté une vaste enquête sur les traductions mondiales du Capital. Emmanuel Jousse (Institut d’études politiques de Lyon) est venu donner les premiers résultats d’un travail en cours consacré à Karl Höchberg, théoricien et militant allemand méconnu, qui n’a cessé de ferrailler avec Marx et Engels. Höchberg fut pourtant un acteur important du socialisme international entre 1871 et 1889. Isabelle Lagrange, doctorante à l’École des Chartes, a présenté le populisme russe et ce qu’il allait devenir sous le bolchevisme et Jorge Myers (Universite Nacional de Quilmes à Buenos Aires) a proposé un exposé sur le républicanisme et le socialisme argentin.
Publications
Bibliographie de Christophe Prochasson
Œuvres de Jean Jaurès, t. 15 : Guerre à la guerre !, 1912-1914, Paris, Fayard, 2023, édition établie et présentée avec Marion Fontaine, 668 p.
« Art, culture et socialisme. La guerre culturelle n’aura pas lieu », Germinal, #8, mai 2024, p. 261-278 (avec Anne Lafont).
« O passado no presente : historiografia e politica » dans Angélica Müller et Francine Iegelski (ed.), Historia do tempo presente. Mutaçoes e reflexoes, Rio de Janeiro, Editora FGV, 2022, p. 213-232.
« L’antimilitarisme des Jeunesses socialistes » dans Philippe Artières et Franck Veyron (dir.), Ripostes. Archives de luttes et d’actions, 1970-1974, Paris, CNRS éditions, 2023, p. 156-159.
« Quelle science pour quel socialisme ? Pratiques et représentations de la science dans la socialisme européen », Communications, 113, 2023, p. 125-134.
« Un chahuteur discret : Jean-Jacques Becker historien de la Première Guerre mondiale », Cahiers Jaurès, 251, janvier-mars 2024, p. 23-32.
« En quête de moi : Pierre Nora, les Mémoires et la mémoire », Ecrire l’histoire. Histoire/Littérature/Esthétique, 24, 2024, p. 131-139.
« La Ve République entre deux pôles », Rapport d’activité du Conseil constitutionnel, 2023, p.18-20.
« Que nul n’entre ici s’il n’est historien. Les socialistes et l’histoire », Germinal, #7, novembre 2023, p. 121-130.
« La paix : à quel prix ? Retour sur le pacifisme des années 1930 », Telos, 20 mars 2024.
Bibliographie de Frédéric Brahami
Gabriel Tarde, L’opinion et la foule, édition établie et préfacée par Frédéric Brahami, Paris, Dunod, 2024.
« Socialisme et religion », Germinal n° 7, novembre 2023, p.262-273.